Les règles du jeûne sont différentes selon la situation dans laquelle le musulman se trouve. Nous allons voir les différents avis des savants.
Lors des menstrues ou locchies pendant le jeûne
Lors de ses menstrues ou des locchies il est interdit à la femme de jeûner. Elle doit récupérer les jours manqués après la période du mois de Ramadan. Aisha (ra) dit “lorsque nous étions en période de menstrues du temps du Prophète (saws) on nous ordonnait de rattraper le jeûne. Mais on ne nous ordonnait pas de rattraper la prière.” (al Boukhari et Mouslim)
Lors du voyage ou en cas de maladie pendant le jeûne
En Islam, le Législateur (Allah) (swt) a donné une dérogation au malade et au voyageur pour ne pas jeûner. Concernant le voyage, selon la majorité des savants le jeûne est meilleur pour celui qui ne subit pas de préjudice. Pour les hanbalites, il est préférable de ne pas jeûner. Abou Sa’id al Khoudri dit “nous participions aux expéditions en compagnie du Prophète (saws) pendant le Ramadan. Parmi nous, certains jeûnaient et d’autres pas. Le jeûneur ne blâmait pas celui qui ne jeûnait pas. Et celui qui ne jeûnait pas ne blâmait pas celui qui jeûnait . Par ailleurs ils considéraient que si celui qui en avait la force jeûnait, ceci était bien. Et que si celui qui ressentait une faiblesse ne jeûnait pas, ceci était bien.” (rapporté par Ahmed et Mouslim).
Il y a toutefois des conditions pour le voyageur qui ne souhaite pas jeûner. Il faut que la distance du voyage soit de 80 km environ et qu’il parte avant l’aube.
Concernant le malade, si le jeûne aggrave sa maladie ou retarde sa guérison il lui est permis de ne pas jeûner. S’il jeûne malgré qu’il soit malade, son jeûne est valide. Mais il reste répréhensible car il s’est détourné de la dérogation aimée de Dieu. Pour l’imam Malik s’il risque un préjudice pour la santé il est dans l’obligation de ne pas jeûner.
La femme enceinte et celle qui allaite pendant le jeûne
Pour les hanafites elle peut ne pas jeûner. Elle doit récupérer les jours manqués après le mois de Ramadan. Pour les shafi’ites, si elle ne pas jeûne pas par crainte pour l’enfant elle doit récupérer les jours manqués et s’acquitter de la compensation. Par contre si c’est par crainte pour elle-même, elle récupère les jours manqués sans compensation. Pour les malikites, dans les deux cas elle rattrape les jours manqués. Mais celle qui allaite doit en plus s’acquitter de la compensation financière.
La personne âgée et le malade chronique lors du jeûne
Il est permis à la personne âgée et au malade atteint d’une maladie chronique de ne pas jeûner. Ils n’ont pas à récupérer les jours manqués. Ils doivent s’acquitter de la compensation (al fidya) en nourrissant un pauvre pour chaque jour manqué. D’après Ibn ‘Abbas (ra): “il a été permis à la personne âgée de ne pas jeûner. Il devra nourrir pour chaque jour un pauvre sans devoir récupérer les jours manqués.” (rapporté par ad-Daraqotni).
Interruption du jeûne par oubli ou par erreur
Celui qui interrompt son jeûne par erreur n’est pas coupable de péché. Quant à celui qui l’interrompt volontairement il est coupable d’un grand péché. Le Prophète (saws) a dit “quiconque rompt le jeûne d’un jour du Ramadan sans qu’il soit exonéré par une permission divine, ne pourra récupérer ce jour là même s’il jeûnait toute sa vie.” (rapporté par Ahmed et ad-Darami). Pour l’imam Malik, lorsque la personne mange et de boit par distraction le jeûne reste valide. Mais la personne doit récupérer le jour contrairement à la majorité des savants.
La récupération des jours manqués concernant le jeûne
C’est une obligation différée jusqu’au Ramadan suivant. Pour l’imam Malik, il est préférable de rattraper ses jours le plus vite possible pour s’acquitter rapidement de sa dette. La récupération ne nécessite pas la succession des jours. Il est par conséquent permis de jeûner trois jours séparément. Mais la succession est plus méritoire. Car elle ressemble à l’accomplissement du jeûne du mois de Ramadan.
Si le Ramadan prochain arrive avant d’avoir récupéré ses jours manqués. Si c’est pour une raison valable, la personne retardera la récupération de ses jours après le mois de Ramadan sans être redevable de compensation financière. Mais si c’est sans aucun motif valable, elle doit récupérer les jours manqués après le Ramadan. Et en plus s’acquitter d’une compensation financière (nourrir un pauvre pour chaque jour manqué).
Pour la majorité des savants, si le musulman meurt en étant redevable de jeûne. Donc son proche nourrit pour lui un pauvre pour chaque jour manqué avec l’argent du défunt. Le Prophète (saws) “quiconque meurt en étant redevable de jeûne son proche nourrira pour lui un pauvre pour chaque jour manqué.” (rapporté par at-Tirmidhy).