L’imam Shafi’i: maître de l’imam Ahmad

par | Nov 13, 2021 | Histoire

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Shafi’i est l’un des fondateurs d’une des quatre écoles principales en jurisprudence (al fiqh). Mais qui est-il ? Auprès de qui il a acquis son savoir ? Comment a t-il participé au développement de la science ?

 

Ses origines

 

Il s’appelle Muhammad ibn Idris ash-Shafi’i. Il est né au mois de Rajab en l’an 150 de l’hégire à Gaza, en Palestine. Il est né le jour où l’imam Abou Hanifa décéda. L’imam ash-Shafi’i était orphelin de père et se fut sa mère qui prit en charge son éducation. A l’âge de deux ans, ils partirent vivre à la Mecque. Il apprit la langue arabe. Mais sa mère ne pouvait pas assurer financièrement les cours de son fils. Alors son professeur lui proposa de garder ses enfants lors de ses absences. (1)

 

 

Son apprentissage des sciences

 

 

Ash-Shafi’i termina la mémorisation du Coran à l’âge de sept ans. Puis, il mémorisa al Muwatta à dix ans. (2) Il apprit également les hadiths et les transcrivait en y apportant chaque chaîne de transmission dans son intégralité. (3)

Ensuite, il développa ses connaissances auprès de grands savants tels que Sufyan ibn ‘Uyaynah, Fudayl ibn ‘Iyad, l’imam Malik. Il se rendit à Médine, en Egypte, au Yémen et à Bagdad pour rechercher la science. (4) Il décida également d’habiter au sein de la tribu de Hudhayl qui était réputé pour leur éloquence en langue arabe afin d’affiner son langage. Il excellait tellement dans la langue arabe, qu’il devint la référence incontournable pour celui qui souhaitait se perfectionner. (5)  Et en parallèle, ash-Shafi’i s’intéressait à d’autres domaines tels que la médecine, la physiognomonie, etc.  Il apprit la science du licite et de l’illicite.  (6)

Son sheykh, Muslim Ibn Khalid az-Zanji, l’autorisa à dispenser des cours ainsi que de donner des fatawa. Mais à l’âge de 20 ans, il pensait que cela était trop tôt. Il souhaitait se former davantage auprès de savants en dehors de la Mecque. Alors, il suivit les assises de l’imam Malik où il y rencontra le savant hanafite, Hasan Shaybani, qui sera son maître quelques années plus tard. Il restera dans ce cercle de science durant dix ans, jusqu’à la mort de l’imam Malik, en l’an 179 de l’Hégire.  (7)

 

 

L’imam Shafi’i: nommé juge à Najran

 

 

Ensuite, il fut juge à Najran. Il était aimé pour sa justice. Néanmoins, il n’était pas apprécié des notables car il déclinait leurs invitations et leurs cadeaux. Mais il délaissa sa fonction de juge quelques années plus tard pour se consacrer totalement à la science.  (8)

 

La fondation de son école

 

Puis, de retour à la Mecque, il fonda son école. Il y restera pendant neuf ans. Ce fut le premier à avoir déduit les règles du fondement du droit musulman (oussoul al fiqh). Ensuite il retourna à Bagdad pendant quatre ans. Et enfin il se posa en Egypte où il finit sa vie. (9)

Lorsqu’il s’adressait aux gens, il adaptait son langage. Yunus ibn Abd al ‘As a dit “ash-Shafi’i nous parler selon notre niveau de compréhension. s’il avait dû parler selon ses capacités intellectuelles, nous n’aurions rien compris de ses propos.”  (10)

 

Ses ouvrages

 

L’imam Shafi’i a écrit de nombreux ouvrages. Dont les plus importants sont:

“Al Umm” : il y référença les avis des savants sur la jurisprudence. Il est volumineux, contenant toutes les catégories de la jurisprudence : la purification, la prière, le jeûne, etc.

“ar-Risâla fi usûl al fiqh” :  qui est le premier ouvrage écrit dans le domaine des fondements du droit musulman (oussoul al fiqh). Il l’a débuté à Bagdad et l’a achevé en Egypte. (11)

 

 

Ses disciples

 

A la Mecque

 

Ses étudiants étaient Abu Bakr al Hâmidi, Abu Bakr Muhammad ibn Idris, Abu Walid Mûsa ibn Abi al Jârûd.

 

A Bagdad

 

Il a transmis son savoir à Abû Ali al Hasan Za’farâni, Abû Ali al Husayn ibn ‘Ali al Karâbisî, Ahmad ibn Hanbal, Ishaq ibn Râhawîh.

 

En Egypte

 

Ash-Shafi’i a formé Harmala ibn Yahya ibn Harmala, Abû Ya’qûb ibn Yahya al Buwayti, Abu Ibrahim ibn Yahya al Muzni, Rabi’ ibn Sulayman al Murâdi, etc. Il eut aussi les disciples de Malik comme ibn al Qasim, ash-hab, etc.  (12)

 

 

La personnalité de l’imam ash-Shafi’i

 

 

Ash-Shafi’i était très généreux, il donnait tout ce qu’il possédait.  (13) Il était doté d’une intelligence extraordinaire, d’une capacité de mémoire exceptionnelle. Il lisait un livre une fois pour le mémoriser.  C’était un homme véridique, qui ne mentait jamais. Et il ne se mettait jamais en colère.  (14)

 

 

Quelques paroles de l’imam Ash-Shafi’i

 

 

La base de la science est la vérification, sa résultante est le salut. La base de la dévotion est le contentement, sa résultante est la tranquillité de l’esprit. La base de la patience est la détermination, sa résultante est la victoire. La base de l’œuvre est l’accord d’Allah, sa résultante est la réussite; le but de toute chose étant la sincérité.”

“Si tu crains d’être touché par la suffisance suite à ton œuvre, rappelle toi de la satisfaction de Celui que tu vises par cette action et quels délices tu désires atteindre. Mais aussi de quel châtiment tu as peur. Celui qui médite cela, son œuvre lui paraitra minime.” (15)

“Il n’y a pas meilleure chose par laquelle on se rapproche de Dieu après les obligations que la recherche de la connaissance.”

Celui qui vient à une assemblée de science sans plume ni encre est pareil à celui qui irait à un moulin sans blé à moudre.” (16)

 

La fin de sa vie

 

L’imam ash-Shafi’i fut touché, à la fin de sa vie, par l’épreuve de la maladie. Il dit à al Muzani “je me trouve en ce matin proche de quitter ce bas monde, de me séparer de mes frères, de rencontrer mes mauvaises actions, de comparaître devant Allah. Je ne sais si mon âme sera accueillie au Paradis afin que je la félicite ou envoyée en Enfer pour que je lui présente mes condoléances.”

Il est décédé au mois de Rajab en l’an 204 de l’Hégire au Caire. (17)

 

Références
1) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition pages 101-102
2) Ibid
3) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, page 294
4) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition page 103
5) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, page 294
6) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition pages 104-106
7) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, page 295
8) Ibid, pages 299-300
9) Ibid, page 302
10) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition page 106
11) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, pages 3134-315
12) Ibid, pages 325-326
13) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition page 111
14) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, pages 3134-315
15) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition page 110
16) Brahami, Mostapha, Les six grands imams: évolution historique de la jurisprudence islamique, édition Tawhid, Paris, France, 2014, 1ère édition, pages 3134-315
17) Tarkhani Faouzi, les plus beaux récits des savants de la sunnah, islam chroniques, traduit par Salim Abu Harun, tiré de Siyar A’lam an-Nubalâ de l’imam adh-dhahabi, 2019, 2ème édition page 114

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D’après Abou Houreira, le Prophète ﷺ a dit :

“Quand le fils d’Adam meurt, son oeuvre s’arrête sauf dans trois choses :

  • Une aumone continue (jariya)
  • Une science dont les gens tirent profit
  • Un enfant pieux qui invoque pour lui”

Rapporté par Mouslim